Alphonse Daudet n'est pas le plus grand des auteurs du XIXème siècle. je crois que personne ne se battra pour le placer au firmament. Cependant, je dois dire qu'il est très agréable de le lire. La langue est simple, les intentions souvent empruntes d'empathie, de tendresse (de naïveté diront certains), les descriptions sont écrites dans une langue claire et propice aux images mentales en cette période où le voyage, s'il n'était pas fait personnellement, était un voyage de lecteur à travers les récits de voyages. Le tourisme de masse restait à inventer.

Le recueil paru en 1873 est composé de deux parties. La première est la plus intéressante à mes yeux. Elle raconte des situations issues de l'histoire récente: la défaite de 1870, la commune, l'Algérie. Mais ce ne sont pas les événements qui sont racontés mais le destin des hommes et des femmes qui composaient alors la France. Et en 2020, on peut comprendre comment on pouvait trouver beau le patriotisme, à une époque où le sentiment de défaite était présent dans les esprits. Cet élan du coeur pour un pays battu donne aux personnages une beauté simple, disant peut-être davantage sur Daudet que sur la population en général.

Daudet est un homme de son temps avec ses représentations des "bonnes" gens de la campagne, des peuples indigènes. Un témoin de son époque.

P.S. Il y a trois fois le mots "nègre" dans ces contes. Je me demande à quelle sauce Daudet sera mangé lorsque les SJW s'en apercevront.