Carlo Ginzburg est un des pères de la micro-histoire.

Carlo Ginzburg cherche à analyser une mythologie à la frontière de la sorcellerie et ce, avec neutralité axiologique. Ici les sorcières, ne sont pas des féministes.

Les Benandante, sont des individus nés coiffés qui doivent lors des "Quatre Temps" affronter des "Malandante", tiges de fenouil contre tiges de Sorgho afin de protéger les récoltes. Sorte de rite de fertilité qui était placé sous les bons hospices de Diane.

Ginzburg étudie l'évolution de ce mythe à travers les témoignages recensés lors des procès en inquisition de personnes accusées d'actes incompréhensibles.

Ce qui est intéressant, c'est de suivre l'évolution de ce mythe: d'un récit païen, les inquisiteurs vont essayer de le faire rentrer dans leur grille de lecture, cherchant à remplir les trous de leur incompréhension par un questionnement portant sur le sabbat et Satan.

Les Benandante, personnes bienveillantes, protégeant les enfants et les récoltes vont, en l'espace d'un siècle devenir des personnes malveillantes, rendant hommage à Satan, lors d'un glissement de cohérence, où les individus interrogés vont au fil du temps tenir des discours syncrétiques et de plus en plus portés vers les mythes catholiques. Ils vont se voir transformés en (de banals ) sorciers. Devant les inquisiteurs (enquêteurs), ce ne sont pas des personnages qui dérangent au sens qu'ils iraient contre l'ordre établi. Non, ce sont surtout des pratiques que ne sont pas comprises. D'où la sempiternelle question: que sont les Benandante?

Le mythe des Benandante va s'assoupir de par la disparition progressive du sens premier.

Le livre est très facile à lire. Les analyses de Ginzburg explicites. On assiste dans ces 250 pages à la disparition d'un récit populaire et païen.