• Divertir pour dominer

    "Loin de présenter les consommateurs de la culture de masse comme des individus complètement apathiques, Adorno insistait sur le fait qu'ils sont tous partagés entre une adhésion fascinée, quasiment hypnotique, à ses productions, et le mise en doute ironique, à peine déguisée de leurs bienfaits. Mais pourquoi cette scission se maintient-elle au plus profond de chacun d'entre eux? "Sans se l'avouer, ils pressentent que leur vie leur devient tout à fait intolérable sitôt qu'ils cessent de s'accrocher à des satisfactions qui, à proprement parler, n'en sont pas", écrivait le philosophe allemand. C'est à ces pseudo-satisfactions qu'il s'agit de renoncer, et seule une critique exigeante et globale des industries culturelles peut nous libérer de leur emprise; c'est aussi le sentiment de cette existence intolérable qu'il s'agit de rendre plus vif encore pour en faire une force politique, véritablement révolutionnaire.

    Pour une critique des séries, des jeux vidéos, de la pornographie ou d'un certain art contemporain.

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