• Ernest Renan - Qu'est-ce qu'une nation?

    Ernest Renan - Quest-ce qu'une nation?

    Un État, je vois bien ce que c'est. Le peuple, c'est déjà un peu plus vague. Sont-ce les classes populaires? Est-ce l'ensemble des habitants d'un pays? Tiens, les pays, au moins, c'est clair, ils portent des noms. Et il y a la "nation". Quelle réalité cela recouvre-t-il?

    Pour moi, au départ, il ya dans la nation de "naissance",un peu comme dans la patrie mais sans l'idée de descendance... Pour les dictionnaire la nation recouvre le peuple et l'Etat...

    Bref, un peu d'aide ne fait pas de mal. Ernest Renan, c'est la première fois que je le lis. Je connaissais juste de nom sa "Vie de Jésus" une sorte de biographie, exégèse scientifique du Nouveau Testament qui faisant du prophète un homme parmi d'autres. Mais c'est bien tout.

    Ici c'est un discours donné à la Sorbonne en 1882.

    D'abord, il fait la liste de ce que n'est pas la nation:

    • la nation n'est pas la race (nous sommes au XIXè)
    • la nation n'est pas la langue
    • la nation n'est pas la religion
    • la nation n'est pas la géographie
    • la nation n'est pas la communauté des intérêts.

    Pour cela il donne à chaque fois un exemple ou un contre-exemple  permettant effectivement de savor ce qu'elle n'est pas.

    Alors? Alors, d'après lui (et l'expression est souvent citée) la nation c'est "une âme, un principe spirituel", "c'est le consentement, le désir clairement exprimé de vivre ensemble", c'est "un plébiscite de tous les jours comme l'existence de l'individu est une affirmation perpétuelle de la vie".

    Quand on en vient dans une définition à pratiquer une comparaison, c'est que ce n'est pas clair. Et il est vrai, que personnellement, je ne suis pas plus avancé. Ce n'est pas demain que j'utiliserai le terme de nation, ne sachant pas vraiment ce que ça recouvre. Cela semble vague, comme un contrat moral implicite qui ferait que la somme des individualités pris dans un maelström de mouvements historiques et sociaux de leur présent, aurait conscience de vouloir faire être avec les 70 millions d'autres individus en France... Cela me paraît pour le moins flou. Et cela reste à prouver.

    Un notion intéressante néanmoins dans ce court texte, c'est celle de "l'oubli". Renan prétend et argumente que l'oubli des exactions, des erreurs passées des anciens dominants (romains, Francs) permettent une construction d'un futur apaisé. "L'oubli, et je dirai même l'erreur historique, sont un facteur essentiel de la création d'une nation, et c'est ainsi que le progrès des études historiques est souvent pour la nationalité un danger. L'investigation historique, en effet, remet en lumière les faits de violence qui se sont passés à l'origine de toutes les formations politiques, même de celles dont les conséquences ont été le plus bienfaisantes. L'unité se fait toujours brutalement ; la réunion de la France du Nord et de la France du Midi a été le résultat d'une extermination et d'une terreur continuée pendant près d'un siècle. Le roi de France, qui est, si j'ose le dire, le type idéal d'un cristallisateur séculaire ; le roi de France, qui a fait la plus parfaite unité nationale qu'il y ait ; le roi de France, vu de trop près, a perdu son prestige ; la nation qu'il avait formée l'a maudit, et, aujourd'hui, il n'y a que les esprits cultivés qui sachent ce qu'il valait et ce qu'il a fait."

    Une pierre à la réflexion, mais rien de définitif (heureusement peut-être)

    « Albert Londres - Le juif errant est arrivéMichel Roquebert - Simon de Montfort »

    Tags Tags : ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :