Évocation de Takayoshi Kano, récit de voyage au cœur de du Congo Kinshasa à la recherche des bonobos...

Takayoshi Kno aurait pu être ce que Jane Goodall est pour les chimpanzés ou Diane Fossey pour les gorilles. Et puis non. Ce primatologue japonais n'a pas été une figure médiatique. Après avoir établi un centre de recherche au plein cœur de l'Afrique pour étudier les primates les plus proches de nous pendant 25 ans, il a préféré revenir chez lui au Japon sans passer par la case postérité.

Il ne s'agit pas ici de mettre sur un piédestal une personne qui l'aurait mérité mais de partir et chercher à comprendre la quête, l'intérêt initial, en s'immergeant dans l'environnement sauvage dans lequel il a vécu.

Guillaume Jan a écrit là un chouette récit de voyage, dont Kano est le fil conducteur, à la recherche des bonobos. Sont évoqués pêle-mêle le destin contrarié du Zaïre puis de la RDC par les dictateurs , la personnalité insaisissable du primatologue, le destin des bonobos victimes de la chasse et du trafic, le rapport du mundele qu'il est à la jungle (en passant forcément par l'inévitable évocation de Au cœur des ténèbres). Il souhaitait mettre ses pas dans ceux de Kano afin mieux comprendre celui qui a permis de faire connaître l'espèce qui nous est la plus proche. C'est l'occasion de situations qui peuvent nous paraître, loin de notre confort, cocasses ou pathétiques. C'est un voyage au cœur de l'Afrique à la recherche d'un japonais qui étudie de grands singes (et quelque part, ce résumé rassemble bien toute l'incongruité de la situation).

Très agréable à lire