• Hélène Carrère d'Encausse - STALINE, l'ordre par la terreur

    Hélènce Carrère d'Encausse - STALINE, l'ordre par la terreur

    livre trouvé sur les étals d'un bouquiniste du marché. C'est en fait une édition revue et augmenté d'un projet en deux parties, le premier s'intitulant Lénine, la Révolution et le pouvoir.

     

    L'ouvrage porte sur la manière dont Staline a pu établir son pouvoir, comment il a atteint ce statut de chef d'Etat en jouant sur les institutions et comment il a pu traverser la seconde guerre mondiale en adaptant les idéologies au moment pour faire survivre cette émanation du communisme qu'était l'URSS.

    Pas de grandes nouveautés après avoir lu Werth, ou encore Courtois, si ce n'est un chapitre très intéressant sur la façon dont la seconde guerre mondiale a modifié l'internationalisme des premiers temps en une valorisation des peuples en réaction aux stratégies de l'Allemagne nazie de diviser les peuples en s'appuyant sur leur volonté d'autonomie.

    Le livre porte essentiellement sur:

    • la manière dont Staline a façonné l'administration soviétique pour que celle-ci montre moins d'opposition (la Grande Terreur, entre autres)
    • la manière dont le volontarisme russe, étatique entraîne une société entière (excepté la nomenkatura) dans la misère
    • la manière dont la vision marxiste occidentale opposant la ville à la campagne va entraîner la dékoulakisation.
    • la transition après la mort de Staline (libéralisation partielle par Béria, prise de pouvoir par Khrouchtchev et la révélation du "rapport secret" de 1956
    • ...

    Petit extrait de la conclusion où Hélène Carrère d'Encausse place elle aussi le stalinisme dans une continuité avec Lénine et le Marxisme:

    La volonté de Staline de remodeler la société a une double raison d'être. Immédiatement conforme au projet marxiste, elle tend à créer une société ouvrière adaptée à une rapide industrialisation. Plus profonde, elle vise à briser la différence qui a toujours existé en Russie entre deux mondes, l'Etat et la société majoritairement paysanne. […] Mais il serait trop facile et inexact de réduire l'entreprise stalinienne à un prolongement pur et simple de la tradition russe. Deux traits viennent ici du marxisme. En premier lieu l'idéologie industrielle, la volonté de progrès économique et le lien entre progrès industriel et changement social. Deuxièmement, Staline emprunte au marxisme la certitude de suivre une voie historique inexorable et d'être justifié par l'histoire. Là où ses prédécesseurs débattaient de la voie à suivre et, par leurs hésitations, humanisaient leur entreprise, le marxisme, utopie figée par es successeurs de Marx en une série de certitudes scientifiques, ouvrait la voie à la contrainte continue, puisque la science garantissait qu'il n'y avait pas d'alternative. 

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