• Joashua Greene - tribus morales

    Joashua Greene - tribus morales

    J'en attendais beaucoup et j'ai été un peu déçu.

    Il s'agit d'un ouvrage qui articule psychologie sociale et philosophie politique.

    Joshua Greene est un utilitariste. Il pense que c'est la meilleure philosophie pour permettre aux sociétés de vivre sereinement. Le style très américain fait la part belle à la pédagogie: rappel des chapitres, des thèses étudiées, résumé des parties. Cela en devient par contre un peu indigeste.

    Poru faire court, Greene prouve que nous sommes tous cognitivement poussés au tribalisme, c'est-à-dire le fait de favoriser ceux qui font partie de notre groupe.(cf la célèbre expérience en sciences sociales sur les groupes bleu et verts répartis au hasard, cf Rabbie et Horwitz). Pour lui, ce n'est pas insurmontable si on pense à travers le prisme utilitariste (cf J.S. Mil).

    il utilise le fameux dilemme du tramway qu'il va décliner en de multiples variantes pour déterminer les conditions qui nous nous font choisir telle ou telle décision afin de maximiser le bonheur dans un groupe, une société en les articulant avec de nombreux biais de pensée qui font ce que nous sommes: des individus irrationnels.

    Il choisit à la fin de l'ouvrage de discuter d'éthique au sujet du droit à l'avortement en usant de tous les présupposés développés en amont. Il articule son raisonnement de façon carrée mais je pense qu'il se leurre quant à la capacité des membres d'une société de passer outre la force tribale.

    L'ouvrage est très complet mais je dois dire que sa défense de l'utilitarisme comme système philosophique se veut assez exhaustive. Cependant, en pessimiste que je suis, je ne peux m'empêcher de considérer que les individus que nous sommes ne sont pas assez éduqués pour prendre en considération tous les éléments qui nous permettraient de prendre conscience de la nécessité de l'utilitarisme afin de fonder la société la plus heureuse possible.

    Enfin, comme toujours, une éthique politique, une philosophie morale est une direction et non une fin. L'utilitarisme à la sauce de Greene ne pourrait s'étendre qu'à la condition de conditions de vie apaisée qui sont peut-être aussi liées non seulement au niveau de vie, au confort qu'à une moindre différence culturelle? A quel écart culturel, un effort utilitariste, c'est-à-dire une inhibition de notre tribalisme, peut-il être efficace?

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    Un élément intéressant dans l'ouvrage concerne aussi l'idée de bonheur. Comme hiérarchiser le bonheur? La question est vaste et n'a pas de réponse simple. Cependant pour lui, et pour Mill, il faut différencier ce qui est du plaisir immédiat (boire une bière par exemple) et d'un intérêt collectif supérieur (la question est : qui décide?).

    "Les plaisir les plus élevés sont plus élevés en raison de leurs effets à long terme et non des sensations qu'il procurent." Ce qui demande de la mise en perspective, et de na pas faire de l'hédonisme une fin en soi.

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