• John Fante - Mon chien stupide

    .John Fante - Mon chien stupide

    Je préfère le titre original 'West of Rome". "À l'ouest de Rome" aurait été mieux, sachant que Rome est une sorte de destination idéale, fuite que le narrateur fantasme cherchant à quitter un quotidien qui le fatigue.

    Le narrateur, écrivain scénariste, est marié père de quatre enfants (trois fils et une fille), maintenant jeunes adultes. Sa carrière, après quelques succès, est plus que flottante et ses relations avec ses enfants est pour le moins mouvementée. L'arrivée d'un énorme chien (un Akita), canidé de 60 kg, priapique sera l'occasion de révéler ou de faire basculer toutes ces relations familiales.

    L'écriture de Fante est agréable. Il sait mener sa barque: les dialogues sont vifs et les situations juste excessives comme il le faut. Le ton est doux amer, les personnages ambivalents avec mesure afin de le rendre attachants, le narrateur en premier. 

    L'avantage d'avoir une piètre mémoire, c'est que j'avais lu ce livre mais que je ne m'en souvenais plus. Quelque part, c'est tant mieux: à quarante ans, avec 3 enfants, cette seconde lecture doit en être fort différente de la première alors que j'écumais ma vingtaine.

    "Je crois que Maman écrit mieux que toi. J’ai lu tes romans. Ce sont de vieilles scies sentimentales à l’eau de rose, et je ne parle même pas de tes scénarios.
    -Les scénarios ne valent pas grand-chose », j’ai reconnu.
    - Pourquoi es-tu devenu écrivain, P’pa ? Bordel, comment as-tu fait pour être publié ? 
    -Oh, merde. Je ne suis pas si mauvais ! H. L. Mencken me trouvait plutôt bon. C’est lui qui m’a publié le premier. 
    -Tu pues, P’pa, tu pues vraiment. 
    - Le Tyran n’est pas un mauvais livre. Il a eu d’excellentes critiques. 
    - Combien d’exemplaires en as-tu vendus ? 
    - Pas beaucoup, mais ça a fait un assez bon film. 
    -Tu l’as vu à la télé récemment ? 
    J’ai préféré ne pas répondre. « Quoi d’autre ? »
    - Encore une chose. Tu es un con. 
    - Ça va, le compte est bon. 
    Il a jeté sa cigarette et nous sommes retournés vers les autres.
    - Ça fait un sacré bien de se sentir respecté par ses enfants , j’ai dit. Merci pour toutes les bonnes choses que tu m’as dites ce soir. 
    - De rien. »

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