• Jonathan Safran Foer - Extrêmement fort et incroyablement près (Claire puis Lilian)

    Extrêmement fort et incroyablement près

    Emue jusqu'aux larmes, voilà comme je sors de la lecture de ce livre, terminé en 3 jours. un peu comme j'étais sortie de l'extravagant voyage du jeune TS Spivet, qui est lui aussi un roman autour d'un enfant frappé par le deuil, la souffrance et la difficulté de se reconstruire. C'est aussi un roman construit autour d'une iconographie originale et astucieuse.

    C'est donc une histoire très belle, avec la paternité en axe central. C'est le troisième ouvrage de sa plume que je lis, le premier étant celui qui m'a poussée sur le chemin du végétarisme, Faut-il manger les animaux, le deuxième Tout est illuminé, un peu inégal, qui a inspiré le film du même nom, un très beau film sur la mémoire. J'aime, chez un auteur, sentir un même souffle qui traverse l'oeuvre, et c'est ce qui s'est passé ici. Je vais maintenant guetter sa production.

    A toi, Lilian, de le lire!

    - - - - - - - - - - - 

    Voilà, c'est fait.

    Le combustible du roman étant les sentiments, on en ressort avec beaucoup d'émotions contradictoires ou complémentaires (comme on veut) à l'instar de l'enfant, personnage principal:

    « Là, en ce moment, je ressens de la tristesse, du bonheur, de la colère, de l’amour, de la culpabilité, de la joie, de la honte, et un tout petit peu d’humour parce qu’une partie de mon cerveau se rappelle quelque chose de tordant que Dentifrice a fait un jour et dont je ne peux pas parler.

    — Ça fait vraiment beaucoup.

    — Il a mis du laxatif dans les pains au chocolat* qu’on vendait à la fête du club de français.

    — Je reconnais que c’est drôle.

    — Je ressens tout.

    — Cette émotionnalité, est-ce qu’elle affecte ta vie quotidienne ?

    — Pour répondre à votre question, je crois que ce mot n’existe pas. Émotionnalité. Mais je comprends ce que vous essayez de dire, et oui. Je pleure beaucoup, le plus souvent quand je suis tout seul. C’est extrêmement dur pour moi d’aller à l’école. Et aussi, je ne peux pas dormir chez des amis parce que je panique à l’idée d’être loin de maman. Je m’y prends mal avec les gens.

    — Et d’après toi, que se passe-t-il ?

    — Je ressens trop les choses. Voilà ce qui se passe.

    — Tu crois qu’on peut ressentir trop ? Ou alors qu’on ne ressent pas comme il faudrait ?

    — Mes intérieurs ne collent pas avec mes extérieurs.

    — Et ce n’est pas le cas de tout le monde, tu crois ?

    — J’en sais rien. Je ne suis que moi.

    — Peut-être que c’est justement la personnalité de chacun : cette différence entre l’intérieur et l’extérieur.

    — Mais pour moi, c’est pire.

    — Je me demande si tout le monde n’a pas cette impression.

    — Probablement. Mais pour moi c’est vraiment pire.  »

    L'auteur prend plaisir à composer des personnages originaux à faire des liens entre Dresde et les tours jumelles, à faire écrire ceux qui ne peuvent pas ou plus parler, à lier des individus de façon tendre au coeur souvent dépecé. Les narrations sont plurielles afin de composer une quête en forme de clef au coeur de New-York: des personnages à la recherche de leurs blessures, en quête de consolation.

    Un beau moment de lecture.

    « Stéphane COURTOIS - Lénine, l'inventeur du totalitarismecoucher de soleil - Caen 29/12/2019 »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :