Acheté au château de Castelnaud cet été. (Le château de Castelanaud a été pris par SImon de Montfort en 1214).

Ce Simon de Montfort est bien sûr tristement connu comme ayant été à la tête de la croisade albigeoise qui pendant une dizaine d'années a répandu le sang dans le sud ouest à partir du sac de Béziers (1209).

C'est un personnage complexe, mélange d'éthique, d'ambition, de sens militaire et de courage... Il refuse lors de la IVè croisade de participer au sac de Zara (ville catholique) pour payer les vénitiens alors que la croisade avait été organisée initialement pour reprendre les "lieux saints" mais il sera aussi responsable de nombreux bûchers de cathares vers 1211

Constantin III organise une croisade dans le sud de la France pour lutter contre les bons hommes (les cathares). Surprenant d’apprendre d'ailleurs que parmi les nombreux combattants se trouvent des évêques et des prélats. C'est d'ailleurs l'un d'entre eux (Arnaud Amaury) qui organise le sac de Béziers (20000 morts) au cri du fameux "tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens".

C'est d'ailleurs sous l'autorité première de l'église que s'organise cette conquête. Mais rapidement Simon de Monfort va se voir investi du titre (non désiré initialement) de Vicomte de Carcassonne. À partir de là Simon de Montfort, empêtré dans différentes logiques (religieuses et politiques) ne va avoir de cesse de faire la guerre, entre autres contre le roi d'Aragon.

Si l'on en croit la conclusion, c'est par son fait que l’Occitanie est aujourd'hui détachée de son tropisme d'alors qu'était l'Espagne. En fait, c'était aussi une guerre de colonisation à la mode du Moyen-Âge:  Simon de Montfort était Franc et par la logique de féodalisme, il était vassal du roi de France. Il cherchait ainsi à remplacer les seigneurie occitane par une seigneurie franque en imposant des règles d'héritage et de mariage favorisant les Francs. S'établissait une règle imposant aux femmes nobles de ne pouvoir épouser que des seigneurs Francs sauf dérogation afin de pérenniser la domination franque dans le sud. Rien d'étonnant à ce qu'il n'ait pu malgré ses incessantes batailles à pacifier cette région qui n'aura vu en lui qu'un étranger.

Surprenant aussi de comprendre l'organisation de la croisade qui voyait arriver et partir des troupes au gré des saisons et des quarantaines (les combattants se voyaient accorder des indulgences s'ils rejoignaient la "sainte armée" le temps d'une quarantaine justement.

Aïe

Il est mort en 1218 "Et la pierre arrivait tout droit où il fallait", la tête écrasée par un rocher lancé par les défenseurs de la ville de Toulouse.

Le livre est complet et repose entre autres sur deux récits, celui d'un hagiographe de Simon de Montfort et un opposant. Les alliances, les noms des personnages et des villes sont nombreux. On ne les retient pas tous, mais la logique est présente et on comprend bien le personnage et l'air du temps.