• Middlemarch - George Eliot (note de Claire)

    Middlemarch par Eliot

    Offert par mon aîné pour mon anniversaire, un excellent choix, un très grand roman (et bien que grande lectrice devant l'éternel, je ne fais pas souvent de notes de lecture, c'est dire). Ecrit en 1870 par une femme, George Eliot (elle prend un prénom de plume masculin pour éviter la condescendance liée à son sexe en cette époque victorienne, où romans de femmes=romans de bonne femme, si vous me passez l'expression).

    C'est là une fresque d'une très grande richesse et d'une largeur de vue rarement égalée. Elle place son intrigue en 1830, dans une petite ville fictive de province, où les érudits nous disent qu'on peut reconnaître Coventry où Eliot grandit. On a donc tout du long de ces quelque 1000 pages, une description, un panorama de la société provinciale anglaise de l'époque: interactions entre classes sociales, médecine, politique, et puis bien sûr de façon transversale tous les grands sentiments, qui n'ont pas pris une ride. Les personnages sont nombreux, les situations foisonnantes, on ne se lasse jamais, la beauté est omniprésente. Le mariage est la grande affaire de l'histoire, avec de très belles pages, très subtiles. La place des femmes est traitée de façon très subtile aussi, Eliot semble tisser la trame de son roman sur une idée de la force des femmes et de leur valeur sans jamais nous le dire explicitement. La traduction est très bonne, je me suis prise à relire des phrases pour mieux les goûter, et j'ai refermé le roman avec un peu de nostalgie, au moment de quitter Middlemarch. Mais ce n'est qu'un au revoir!

     

    - - - - 

    par Lilian:

    ça y est je l'ai lu. J'ai habité Middlemarch pendant une bonne dizaine de jours. Il fallait bien cela pour déambuler dans une certaine bonne société anglaise. L'oeuvre fait apparemment partie des chefs-d'oeuvre de la littérature anglaise.

    Nous fréquentons de jeunes personnes (Dorothea, Célia, Rosamond...) et des moins jeunes (Brooke, Casaubon...). Il y a les pieux, les vertueux, les orgueilleux, les imbus d'eux-même, les pragmatiques, les croyants. C'est toute une société anglaise qui s'organise sous nos yeux. Le coeur du roman, (les coeurs, devrais-je dire plutôt), sont les alliances, les mariages qui se forment pour les bonnes ou les mauvaises raisons qui entraînent des espérances, des craintes, des désillusions.

    Le roman manque peut-être d'unité, d'une logique implacable. On oublie certains personnages pendant un moment, parfois, ce sont des dialogues (truculents) des habitants de Middlemarch qui colportent des rumeurs, qui discutent des médicaments, et parfois avons des digressions fines et parfois tranchantes sur les états d'âme des personnages. L'auteur prend même la liberté de s'adresser à nous par moments

    Mais l'ensemble tient le coup et nous plonge d'une écriture fine et pointue dans l'analyse des sentiments des personnages et de leurs aspirations. Il fallait bien avoir la cinquantaine pour décortiquer autant les pensées de tous ces personnages.

    C'est vraiment à lire, non seulement pour ses qualités littéraires mais aussi pour envisager comment une oeuvre peut certainement influencer un imaginaire collectif, anglais bien sûr aussi certainement que Madame Bovary ou l'Etranger  peuvent l'être pour nous Français.

    « Je pensais que j'étais transgenreJean-François REVEL - La Connaissance inutile »

  • Commentaires

    1
    Marie
    Mercredi 23 Septembre 2020 à 22:30
    Ohhh ! Hop dans ma liste !
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