• Pascal Picq - De Darwin à Levi-Strauss

    Pascal Picq - De Darwin à Levi-Strauss

    De 1859 (parution de De l'origine des espèces) à 1955 (Tristes Tropiques). Comment lier deux personnalités scientifiques qui n'ont pas de rapport direct. Comment penser la diversité à travers la théorie de l'évolution et l'analyse des sociétés.

    Pascal Picq (ici et ) fait le pari que Darwin et Levi-Strauss peuvent nous éclairer quant au danger de l'anthropocène.

    Après une première partie où il fait une sorte de parallèle un peu artificiel entre les deux personnalités, mais qui nous permet de mieux connaître leur parcours, leurs individualités ainsi que leurs recherches, Pascal Picq rentre dans le vif du sujet en mettant en avant les dangers que nous courrons par la disparition de la diversité.
    Darwin a mis en avant l'importance de la diversité en tant que potentiel pour mieux réagir aux changements, aux conditions. Et Levi-Strauss dans Tristes Tropiques parle déjà de la disparitions des cultures indigènes au Brésil (pays que les deux ont connu)

    Le propos de Picq est ici de montrer que la tendance générale est à l'affaiblissement es structures naturelles et culturelles sous l'impulsion de le méconnaissance de l'importance des apports de la diversité.
    Par exemple, l'auteur est très mesuré vis à vis des OGM, disant bien que ce n'est pas tant le danger inhérent à de nouvelles semences que leur hégémonie en cours, faisant disparaître les semences anciennes, affaiblissant par-là même la capacité des plantes à pouvoir s'adapter et à évoluer en cas de crise. (et nous savons bien que les crises arriveront).
    Quant aux cultures, du haut de son statut de paléoanthropologue, sachant bien comment la diversité des  hominidés a été réduite à peu (Sapiens  étant le seul survivant), il reprend Levi-Strauss et Race et histoire (à relire d'ailleurs, je ne m'en souviens plus) pour tenter de mettre fin non seulement à l'anthropocentrisme mais aussi à la vision biaisée de l'occident quant à sa place dans l'écosystème mondial.

    Un notion importante qu'il met en avant, c'est celle de coévolution, pour dire, pour faire comprendre que toute espèce n'évolue pas hors du monde, mais de façon parallèle avec son environnement. Ce qu'il dit par là et  qu'il étend dans le livre en parlant des musées de l'homme et d'histoire naturelle, c'est que la compréhension de l"homme et des systèmes écologiques se doivent d'être repensés afin que nous puissions comprendre l'interdépendance entre chaque espèce -nous entre autres et surtout- et la nature, dynamique à changement constant. Malgré 1959, malgré nos connaissances de l'évolution, de la coévolution, nous (mais qui est "nous" d'ailleurs?) continuons à faire plier notre écologie sans prendre en compte le mécanisme de la sélection naturelle, nous mettant alors en danger.

    Le livre est inégal. La fin sur les différents musées, même si le propos est contextualisé, nous paraît picrocholine alors qu'il nous a fait découvrir  des thèmes beaucoup plus universels. Mais sinon le livre est très appréciable en ce qu'il utilise non pas un champ de compétence mais un croisement de nombreux domaines pour justifier son propos. (Nous retrouvons d'ailleurs nombre d'auteurs comme Jared Diamond. Il cite Jane Goodall, parle de 6è extinction, de Stephen Jay Gould, et parle même de mèmes et de mythèmes! Et donne envie de lire tout un tas livres entre autres du Descola)

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