• Anatole FRANCE- Thaïs

    Anatole FRANCE- Thaïs

    Anatole FRANCE- Thaïs

    Thaïs, c'est Sainte-Thaïs. Mais Thaïs, ici, c'est avant tout avant Sainte-Thaïs, lorsqu'elle était jeune hétaïre.

    Cependant le personnage principal, ce n'est pas elle. C'est Paphnuce. Nous sommes au IVème siècle en Egypte. C'est l'époque du développement du monachisme, qu'il soit érémitisme ou cénobitisme. Paphnuce est un ermite, guide spirituel qui dans l'isolement, l'oubli du corps cherche à se rapprocher du dieu chrétien. Et Thaïs va, de par Paphnuce, devenir un trophée à la gloire de Dieu puisque Paphnuce va décider de faire revenir Thaïs dans la voie divine, elle qui est une prostituée de renom aux pieds desquels les hommes les plus puissants viennent mettre leur fortune pour profiter d'une nuit en sa compagnie.

    C'est l'histoire de cette pécheresse et de ce pêcheur d'âme qui se missionne à son sauvetage. Mais Thaïs est belle, très belle et comme le dit Nicias, un philosophe et ancien ami:

    "– Crains d’offenser Vénus ; sa vengeance est terrible. "

    C'est un roman qui demande, je le pense une certaine culture et catholique et historique. Il y est question de l'arianisme (hérésie), de philosophie antique. La place de la pensée chrétienne est importante dans les délibérations des personnages.

    En tout cas, cela reste un beau roman.Ce n'est pas une ode à la jeune chrétienté mais le contexte historique importante dans les choix des personnages et de leurs parcours. Paphnuce est un beau personnage qui croyant devenir un chamion de Dieu sera mis à l'épreuve de l'orgueil, de la luxure et du doute. Y sucomberat-il?

    incipit:

    En ce temps-là, le désert était peuplé d’anachorètes. Sur les deux rives du Nil, d’innombrables cabanes, bâties de branchages et d’argile par la main des solitaires, étaient semées à quelque distance les unes des autres, de façon que ceux qui les habitaient pouvaient vivre isolés et pourtant s’entr’aider au besoin. Des églises, surmontées du signe de la croix, s’élevaient de loin en loin au-dessus des cabanes et les moines s’y rendaient dans les jours de fête, pour assister à la célébration des mystères et participer aux sacrements.

    Il y avait aussi, tout au bord du fleuve, des maisons où les cénobites, renfermés chacun dans une étroite cellule, ne se réunissaient qu’afin de mieux goûter la solitude. Anachorètes et cénobites vivaient dans l’abstinence, ne prenant de nourriture qu’après le coucher du soleil, mangeant pour tout repas leur pain avec un peu de sel et d’hysope. Quelques-uns, s’enfonçant dans les sables, faisaient leur asile d’une caverne ou d’un tombeau et menaient une vie encore plus singulière.

    Tous gardaient la continence, portaient le cilice et la cuculle, dormaient sur la terre nue après de longues veilles, priaient, chantaient des psaumes, et pour tout dire, accomplissaient chaque jour les chefs-d’œuvre de la pénitence. En considération du péché originel, ils refusaient à leur corps, non seulement les plaisirs et les contentements, mais les soins mêmes qui passent pour indispensables selon les idées du siècle. Ils estimaient que les maladies de nos membres assainissent nos âmes et que la chair ne saurait recevoir de plus glorieuses parures que les ulcères et les plaies. Ainsi s’accomplissait la parole des prophètes qui avaient dit : « Le désert se couvrira de fleurs. » 

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