• Arthur KOESTLER - La tour d'Ezra

    Arthur KOESTLER - La tour d'Ezra

    Arthur KOESTLER - La tour d'Ezra

    Décidément, j'aime beaucoup Arthur Koestler. Je l'ai déjà dit et la lecture de ce roman vient renforcer mon opinion.

    Arthur Koestler a traevrsé le siècle et a été un témoin direct de son temps. L'exil, la guerre d'Espagne, le communisme...

    Dans ce roman-ci Koestler nous plonge dans le sionisme des années 30, le rêve fantasmé de Théodore Herzl ayant vu alors le jour suite à l'antisémitisme écrasant en Europe. Rappelons qu'Herzl a fantasmé cette solution alors qu'il était initialement plutôt pour l'assimilation des juifs dans leur pays. C'est à la suite de l'affaire Dreyfus alors qu'il assistait à sa destitution et que la foule criait "mort aux juifs" qu'il s'est dit que les juifs ne seront jamais à l'abri des pogroms et qu'il fallait trouver une terre à ce peuple. Herzl sillonnera ensuite l'Europe afin de convaincre la diaspora et les gouvernements.

    Et dans les années 30, suite aux financements de riches juifs (comme Rothschild), de jeunes colons juifs vont tenter de s'implanter en Palestine suite des terres achetées. Il vont devenir des Hébreux et tâcheront dans des kibboutz de refaire fleurir la terre de leurs ancêtres.

    C'est ce que nous raconte Koestler.

    Le narrateur est un jeune juif anglais, un peu différent de ses camarades. Il partage initialement l'idéal socialiste des Kibboutz. Il arrive sur place, accompagné de Dina, jeune femme traumatisée dans son corps par ce qu'elle a vécu en Europe.

    Nous assistons alors aux premiers efforts pour faire sortir le kibboutz du désert. Mais nous assistons surtout au relations conflictuelles, mortelles avec les arabes qui ne veulent pas d'eux. Face à cette haine, Le personnage, Joseph, va peu à peu se transformer pour partager le projet plus, semble-t-il, pragmatique d'organisations violentes qui chercheront à obtenir leur terre, leur paix de manière violente que ce soit envers les arabes ou envers les anglais.

    Alors, certes on peut supposer que Koestler n'est pas très objectif. Il présente les arabes comme un peuple arriéré, sale, inculte, analphabète, un peuple qui ne sait faire prospérer sa terre. Un peuple arabe qui se soulèvera violemment dès 1935 contre les colonies juives achetées pourtant légalement. (Pensons au grand moufti de Jérusalem qui s'alliera avec Hitler)

    Grace à Claire qui a cherché un peu, nous avons appris que Koestler a été le secrétaire de Vladimir Jabontisky, partisan d'un sionisme violent. Koestler a aussi été cofondateur du BETAR.

    Joseph, le personnage principal va incarner (et c'est vraiment la force de Koestler de poser en quelques personnages les puissances politiques en jeu) les deux versants du sionisme des années 30: le Kibboutz avec son idéal socialiste et le BETAR avec sa violence.

    Encore une fois, nous avons ici un personnage complexe mêlé aux forces du monde qui affrontera sa propre tragédie: Israël pouvait-il naître autrement alors que les juifs étaient massacrés en Europe et tués en Palestine?

    Un très grand roman qui arrive à nous faire sentir l'air du temps comme peu d'essais y arrivent.

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