• Arthur KOESTLER - Le yogi et le commissaire

    Arthur KOESTLER - Le commissaire et le yodi

    Arthur KOESTLER - Le commissaire et le yodi

    J'ai acheté l'ouvrage en pensant que c'était un roman. raté! C'est en fait un recueil d'essais plus ou moins longs datant de 1946 et qui n'ont pas forcément grand chose à voir ensemble.

    Les nouvelles portent sur des sujets alors d'actualité, la guerre, et surtout les idéologies dominantes.

    Le point de départ, c'est une nouvelle "le commissaire et le yogi" qui essaie d'articuler deux orientations d'alors: celles du communiste et celui de la quête égotiste orientalisante (le yogi).

    "Entre ces deux extrêmes s'étalent en une séquence continue les raies spectrales des attitudes humaines les plus calmes. Plus on s'approche de son centre, plus le spectre devient flou et laineux."

    70 ans plus tard, nous avons perdu de vue cette deuxième orientation. Le communisme ayant dans sa forme soviétique perduré jusqu'en 1991 alors que le yogi semble avoir disparu.

    Cependant, ne pourrions-nous pas voir une descendance à ces deux idéologies aujourd'hui? Le communiste en tant que volonté transformatrice,, révolutionnaire de l'Etat se serait transformé en woke alors que le yogi lui de par sa volonté de trouver du sens au monde à travers la une certaine métaphysique personnelle se serait transformé en un immense rayon de littérature de développement personnel?

    L'ouvrage est inégal: il y a des considérations sur l'URSS (environ la moitié de l'ouvrage, "anatomie d'une mythe"), sur un jeune auteur aviateur mort pendant un exercice. Koestler se laisse aller à des considérations sur la liberté, sur la notion d'Intelligentsia, sur les tentations des romancies. L'ensemble est marqué par des grilles de lecture contemporaines (la psychanalyse est très présente à travers des notions comme celle de psychose). Il essaie souvent d'apporter des réponses psychologiques. Il tombe parfois juste, parfois non.

    Il est à noter aussi que l'on retrouve à travers ces textes des thèmes, des notions ou des exemples qui apparaissent dans certaines des ses oeuvres: Spartacus, le sentiment océanique (d'ailleurs il se trompe à ce sujet: il l'attribue à Freud alors que c'est Romain Rolland qui en est l'auteur), les procès de Moscou... Koestler est d'une franchise intéressante et fait preuve de confiance en lui. Il laisse peu de place à son propre doute.

    A noter l'essai intitulé "exhortations" datant de 1942, dans la partie "pourquoi on ne croit pas aux atrocités" décrit un processus psychologique ne permettant pas de croire les récits rapportés de millions de morts en Pologne (Einsatzgruppen, Lidice, Treblinka...). En 1942, tout était déjà connu mais les penchants psychologiques individuels, de groupe, l'éloignement empêchent de les concrétiser dans notre pensée.

    L'ensemble est inégal. ll intéressera ceux qui lisent Koestler ou ceux qui s'intéressent à la période de la Seconde Guerre Mondiale ou aux grandes idéologies de l'époque.

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