a fait des années que je dis que je ne peux pas manger de la langue de bœuf car ça ressemble trop à l'animal, c'est la partie visible de mon hypocrisie alimentaire.

Petit texte qui raconte l'immersion/l'infiltration d'un des plus grands abattoirs de Bretagne.
Il raconte le travail qui abîme ces forçats de la viande qui subissent les cadences infernales pour fournir la nourriture à tous les viandards qui veulent du steak pas cher en grande surface.
Les conditions de travail provoquent des tendinites, des troubles musculo-squelettiques, des tassements de vertebres...entraînant une dégradation physique précoce.
Le temps passé sur une tâche est de une minute: abattre la bête, la pendre l'égorger, lui découper les pattes puis, la dégraisser...
Il ne s'agit pas de décrire l'horreur écologique qu'est l'élevage industriel mais davantage ici de décrire la déshumanisation d'un travail où tuer des animaux à la chaîne dénature nos perceptions Les individus qui y travaillent en qui rêvent la nuit.
Il est aussi question des conditions d'abattage déplorables et de a cruauté inhérentes aux cadences.
Il ne s'agit de pas ici de culpabiliser les personnes qui y travaillent mais bien quelque part de les défendre, en se rendant compte que ces conditions de travail (tuer à la chaîne) les rend insensibles au sort des bêtes. Les équarrisseurs sont les premières victimes.