• Georges Duby - femmes du XIIè siècle

    Georges Duby - femmes du XIIè siècle

     

    Georges Duby s'est beaucoup intéressé aux femmes. Il a entre autre écrit, le chevalier, la femme, le prêtre. Livre très intéressant qui montre la façon dont la femme au XIIè siècle s'est retrouvée soumise à la fois au pouvoir séculaire (son mari, sa famille) et au pouvoir spirituel. Il y montrait la façon dont le mariage entre autre s'est progressivement trouvé incorporé aux rites de léglise catholique.

    Ici, Duby remonte aux sources pour tâcher de montrer quelles ont été les femmes qui ont marqué ce siècle et, à travers elles, quelle était leur place dans la société. Les sources sont maigres et ne peuvent montrer quel était la vie des femmes en son ensemble. Malgré tout Duby grâce à une lecture en creux lève un voile très intéressant et nous permet de mieux construire notre vision de la femme en ce siècle, vision parfois entachée de mauvaises représentations. (Non le roman Courtois n'est pas la preuve d'une liberté de moeurs, mais un jeu littéraire de séduction non pas de la femme du seigneur mais à travers elle du seigneur lui-même)

    Il y a trois tomes. Le premier parle de femmes historiques ou non (Aliénor d'Aquitaine, Marie-Madeleine, Juette Iseut, Héloïse...) le second de la vision qu'on pouvait avoir des ancêtres et le dernier parle de la figure d’Ève et de la manière dont l'église s'en est servi pour justifier de l’assujettissement du sexe féminin. A remarquer dans le second tome, un long chapitre sur Arlette (mère de Guillaume le Bâtard puis le Conquérant) qui à travers le roman de Rou (écrit par Wace) retrace l'histoire du duché de Normandie. Ce chapitre permet de remettre à jour les imprécisions qui fleurissent dans l'imaginaire normand concernant la relation entre Robert et cette femme.

    Comme à son habitude, Duby ne fait pas que lire les œuvres pour nous en extraire les éléments intéressants, mais il cherche aussi à décrire au mieux le siècle, l'air du temps, les familles que décrivent certains textes.

    A part quelques exceptions (femmes fortes comme Aliénor, ou d'autres qui trouvent refuge dans un couvent pour éviter les mariages, qui ont pu avoir -un peu-  la main sur leur destin), il ne faisait pas bon d'être une femme au XIIè car la femme, véritable objet foncier était l'objet de convoitises, d'abandon, de répudiation, d'enfermement.

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