• Matthew B. Crawford - Éloge du carburateur

    Matthew B. Crawford - Éloge du carburateur

    Matthew B. Craword est un personnage atypique. Dans sa jeunesse, il a fait des petits boulots, électricité, mécanique auto puis moto. Et parce qu'il aimait les textes compliqués comme il le dit, il a fait des études de philosophie. Il a même écrit une thèse. Ensuite, parce que, quand on est dans un tuyau, on va tout droit, il se fait embaucher dans un "think thank". Très bien payé, il doit absoudre les grandes entreprises de ce monde en pondant des argumentaires les dédouanant de leurs responsabilités. Ne trouvant pas de sens à son travail (et sens ici a un sens important), il démissionne pour revenir à ses amours premières: la mécanique moto.

    Dans ce livre, l'auteur à travers ses prores expériences (humaines ou techniques) évoque la perte de sens du travail. Il met en perspective la vision de erronée des métiers manuels face aux métiers des cols blancs.
    Quand on voit la perte de technique dans ce qui étaient les EMT il y a 30 ans et ce qui est devenue la technogie aujourd'hui qui ne fait plus manipuler, fabriquer, toucher des outils mais reste dans un domaine conceptuel, abstrait, le diagnostic est bon.

    Pour lui, les raisons de revaloriser les métiers techniques sont multiples. Il ya bien-sûr la différence entre "savoir" et "savoir comment", ce dernier profitant de l'expérience individuelle et comprenant les tenants et les aboutissants de son travail.
    Il parle du plaisir du faire avec ses mains, plaisir qui met en oeuvre une intelligence du diagnostic éloignée des algorithmes qui dépersonnalisent.
    Il parle de l'orientation qui favorise l'augemntation du niveau de qualification absurde pour certains métiers.
    Il parle aussi de la valorisation intrinsèque ET extrinsèque de ce type de travail (reconnaissance par les groupes qu'il fréquente)
    Il parle de l'éthique (vertu morale) de certains métiers, qui nous fait sortir de notre solipsisme et nous rend responsable vis à vis de notre société proche. (une certaine idée du village)
    Il parle aussi de la perte de sens de certains métiers qui participe aux loisirs absurdes qui cherchent à compenser le vide.

    Ce livre est multiple et touche à de nombreux champs tout en préconisant un retour au sens (cela vous étonne?) loin des métiers qui, dénaturés, n'arrivent pas à être définis. Mieux vaut selon lui un métier manuel qui accomplisse (bien que tous ne le fassent pas) qu'un métier valorisant socialement parce que reconnu et dans lequel on perd pied car on n'est qu"un maillon d'une chaîne déresponsabilisée.

    Cela se lit très bien. Bon j'aurais préféré qu'il soit horloger ou relieur plutôt que mécanicien moto, mais nul n'est parfait.

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