• Valéry LARBAUD - Fermina Marquez

    Valéry LARBAUD - Fermina Marquez

    Valéry LARBAUD - Fermina Marquez

    1er roman (dans l'ordre chronologique) du Grand prix des Meilleurs romans du demi-siècle sélectionnés par un jury présidé par Colette. Si le prix en lui-même collé à son présent n'est pas très significatif en soi sur une valeur intemporelle des ouvrages sélectionnés, il l'est par ce qu'il correspond à l'esprit du temps.

    Et ce roman qui précède de deux ans Le Grand Meaulnes (lui aussi roman sur l'adolescence) a semble-t-il marqué les esprits. Certainement par la narration. Il n'y a pas à proprement parler de héros. Il ya des personnages principaux auxquels on s'attache, mais pas trop. Dans ce lycée de garçons, une jeune-fille (Fermina Marquez) accompagne régulièrement son petit frère. C'est l'occasion du désir.

    C'est aussi et surtout pour Valéry Larbaud de mettre en scène l'adolescence. Une adolescence qui nous semble aujourd'hui bien loin. éduquée, érudite, ambitieuse, à la volonté farouche de se mêler au monde des hommes pour y apporter leur touche.

    Le roman vaut pour sa narration. Qui parle? Ils sont plusieurs? Quels sont les enjeux? Ils sont multiples. C'est surtout l'occasion d'offrir un regard très mélancolique sur ces jeunes individus, pleins d'appétit, d'orgueil qui vont entrer dans l'âge adulte. Alors certes, un sicèle plus tard, les personnalités pourront agacer certains qui pourront les trouver pédants, mais ils étonnent surtout par ce désir de quitter l'enfance.

    Très joli et court roman. Je pense que je vais relire Le Grand Meaulnes dans peu de temps.

    Incipit:

    Le reflet de la porte vitrée du parloir passa brusquement sur le sable de la cour, à nos pieds. Santos leva la tête, et dit

    « Des jeunes filles. »

    Alors, nous eûmes tous les yeux fixés sur le perron, où se tenaient, en effet, à côté du préfet des études, deux jeunes filles en bleu, et aussi une grosse dame en noir. Tous quatre descendirent les quelques marches et, suivant l'allée qui longeait la cour, se dirigèrent vers le fond du parc, vers la terrasse d'où l'on voyait la vallée de la Seine, et Paris, au loin. Le préfet des études montrait ainsi aux parents des nouveaux élèves une fois pour toutes, les beautés de son collège. Comme les jeunes filles passaient le long de la grande cour ovale, où les élèves de toutes les classes étaient réunis, chacun de nous les dévisagea à son aise.

    Nous étions une bande d'effrontés, de jeunes roués (entre seize et dix-neuf ans) qui mettions notre honneur à tout oser en fait d'indiscipline et d'insolence. Nous n'étions pas élevés à la française, et, du reste, nous Français, nous n'étions qu'une bien faible minorité dans le collège à tel point, que la langue en usage entre élèves était l'espagnol. Le ton dominant de l'institution était la dérision de toute sensiblerie et l'exaltation des plus rudes vertus. Bref, c'était un lieu où l'on entendait cent fois par jour, prononcés avec un accent héroïque, ces mots « Nous autres Américains. »

    « John AdamsOliver GOLDMSITH - Le curé de Wakefield »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :