• 4 mots

     

    4 mots

     

    Suite à un exercice que j'ai donné à mes élèves et dont je donnais le résultat à mes enfants, ceux-ci m'ont imposé la même chose.

    En gros, je donnais 4 mots à mes élèves ( noms, connecteurs...) et tout le monde dans la classe devait écrire une histoire incluant ces mots. A la fin de l'heure, ceux qui le voulaient pouvaient lire leur histoire. L'enseignant (moi-même) se pliait au même exercice pour motiver les troupes.

    Voici donc 4 mots que mon dernier m'a imposé:

     

    • ·         Dinosaure vivant (parce que mort ça aurait été trop facile)
    • ·         Extraterrestre
    • ·         Fantôme
    • ·         Tentacule

     

    Je crois que c'est l'histoire qu'ils ont préférée. (j'en ai d'autres sous le coude)

     

     

      

    Je m’appelle John, je suis grand, j’ai les épaules carrées, je porte mes cheveux châtains en une jolie raie sur le côté et j’ai le menton volontaire. Je suis du genre sportif. Je m’appelle John et je suis un personnage. J’ai été créé. Je proviens de l’imagination d’un auteur mais personne ne me lit. Cela doit faire plusieurs années que je m’ennuie dans mon livre.

     

    Au départ, j’étais un héros romantique qui enlevait une belle blonde (Pamela) à son père autoritaire. Sur la couverture on me voit en train d’embrasser Pamela devant un coucher de soleil.  Mais lassée de se faire enlever, la belle blonde est partie dans les bras d’un chirurgien spécialisé dans les transplantations cardiaques des orphelins.

     

    Du coup, j’ai décidé de faire le mur. J’en avais assez de rester près de la rivière à la page 55 ou au bord de la plage page 189 ou encore de me réchauffer au coin du feu page 113. J’ai profité d’un courant d’air qui a fait feuilleter le livre pour sortir en sautant sur le rebord de l’étagère où était posé mon roman.

     

    Rapidement, je me suis mis à étouffer à l’air libre. Je compris immédiatement que ma vie était dans les livres. Ne souhaitant pas faire demi-tour, je me précipitai vers le premier livre à côté et je me glissai entre deux pages. Devant moi se présentait une grande végétation. Ce devait être un livre sur le jardinage sur l'entretien des plantes exotiques. J’écartai les branches des plantes qui ne poussaient pas sous ma latitude, prêt à affronter une horde de jardiniers prêts à m’expliquer comment soigner toutes ces machins à grandes feuilles lorsque je me suis retrouvé en face d’un dinosaure vivant. C’était en fait une encyclopédie sur le crétacé. Je vis bien à son œil reptilien et à ses dents tranchantes que ce n’etait pas un végétarien. Je reculai doucement : il avait l’air tenté de manger du héros romantique. Je reculai encore un peu pour arriver au bord de la page. Puis afin de ne pas servir d’en-cas au carnassier, je tentai l’asphyxie en sautant hors de l’encyclopédie. Je me suis retrouvé alors au bord de l’étagère encore en train de suffoquer. (Ça devenait lassant)

     

    Je me mis à quatre pattes me tenant la gorge à deux mains. Je tentai tant bien que mal de me rapprocher du livre suivant. Proche de la mort, je ne pouvais plus avancer et commençais à regretter mon ingrate Pamela. J’allais mourir quand tout à coup un tentacule me saisit le poignet m’entrainant sans coup férir dans le livre que j’essayais d’atteindre. J’étais un peu inquiet car s’il s’agissait d’un livre sur les fonds marins, j’allais mourir asphyxié certes mais avec de l’eau dans les poumons. C’eut peut-être mieux valu : je me retrouvai alors face à une espèce d’extraterrestre armé de 23 tentacules (sisi je les ai comptés) Avec ses congénères, ils avaient décidé d’envahir la terre. On en était à la page 214 et la moitié de l’espèce humaine avait déjà péri. Et il cherchait à me dévorer (à croire que le héros romantique est appétissant.) Mais dans sa précipitation, il avait oublié de retirer son casque, du coup en m’approchant de sa bouche circulo-tronçonnique, il me cogna contre sa cloche en verre. Il me relâcha alors pour la retirer. C’est le moment que je choisis pour me rapprocher du coin de la page afin de m’enfuir de nouveau, échappant de peu à sept de ses tentacules gluants.

     

    J’avais compris la leçon : du coup j’avais retenu ma respiration. J’eu alors le temps de regarder un peu les livres aux alentours. J’aperçus alors un livre accueillant, avec une couverture en plein cuir et un titre prometteur : le château de Winsley. Un guide touristique! J’allais enfin prendre des vacances. J'allais directement à la page 34 : j’ai horreur des introductions. Le château était impressionnant, majestueux au milieu d’une lande incroyable.

     

    Une fois entré dans le château, je me fis un bon feu et je m’installai dans un fauteuil. Enfin ! J’allais m’endormir lorsque j’entendis des murmures, des petits bruits de chaîne. Oh non, ce n’était pas un guide touristique mais un roman d’épouvante. Alors qu’un ectoplasme se précipitait sur moi, je réussis en détalant comme un lapin à me cacher à la cave. Il faisait noir. J’avais peur .Un petit rai de lumière qui passait entre les lattes du plancher au dessus de moi me permit de me diriger dans cet endroit encombré d’objets de toutes sortes : des coffres, des armoires, une armure, et …Ah tiens, voilà qui me donna une idée.

     

    Un peu plus tard alors que j’essayais de me diriger dans le château tout en évitant les fantômes, je me glissai en bas de la page 216 alors que le héros du livre tentait de trouver le trésor des fantômes (je l’avais trouvé à la page 345 mais je ne lui ai pas dit car je ne voulais pas lui gâcher le plaisir.) Je mis alors mon pied à côté du mot armoire et je m’élançai sans prendre ma respiration car j’avais mis le scaphandre que j’avais trouvé à la cave.

     

    J’avais bien réfléchi : il était hors de question que je retente l’aventure dans un livre que je ne connaissais pas. On risque la mort à chaque page. Alors je décidai de retourner chez moi dans ce magnifique roman qu’est « Romance à Rome ». Je me suis présenté devant Pamela en scaphandre ; Elle a été si impressionnée qu’elle est revenue avec moi laissant son chirurgien éploré. C’est de nouveau le grand amour.

    Je sais bien que Pamela risque de s’ennuyer de nouveau et moi aussi du coup. Mais je suis serein. Si j’ai encore envie de voir du pays, dorénavant je n’ai qu’à aller à la dernière page. Maintenant derrière le point final, il y a un nouveau mot : SCAPHANDRE.

    « Souvenirs »

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  • Commentaires

    1
    Magaly13
    Jeudi 31 Octobre 2013 à 00:57
    J'adore !!!!!
    2
    Magali93
    Jeudi 31 Octobre 2013 à 12:50

    Lilian revival !!! à nouveau sur la toile !

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