• Francisco Vergara - Les fondements philosphiques du libéralisme

    Francisco Vergara - Les fondements philosphiques du libéralisme

    Il y a de ces concepts que l'on critique, que l'on combat. Il y a des mots qui portent des idéologies. Idéologies que nous sentons d'instinct, parce que notre expérience, notre sensibilité, notre environnement nous poussent à la critique par rejet. Et pourtant quels sont ceux qui, parmi nous, savent vraiment ce que nous combattons? Qui peut argumenter autre que par la disqualification, les grandes idéologies qui sont portées par les médias (presse, réseaux sociaux). Je me rends compte que ce n'est pas mon cas.

    Ce livre est une sorte de que sais-je qui explique bien, en présentant les grands penseurs historiques, les différents courants de pensée qui ont fait le libéralisme.

    On se rend d'ailleurs compte que le libéralisme est porteur de beaucoup de choses et que son acceptation aujourd'hui ne rend pas justice au concept.

    Le libéralisme, donc, est apparu au XVIIIè siècle, pensé par les anglo-saxons (Smith Hume, Bentham)et quelques français (Condorcet, Turgot). Ce mouvement à l'articulation de l'histoire est à l'origine de notre société des "droits de l'homme". Ce sont ces penseurs qui sont à l'origine de notre société moderne. Ce sont leur pensée qui a forgé l'après absolutisme.

    D'abord le concept de "libéral" signifie d'abord généreux. Il fallait penser la générosité, le rapport entre les individus dans une société. Et il y a deux écoles qui ont eu chacune leur vision de ce libéralisme, il y a eu les utilitaristes et les libéraux de droit naturel. Ce sont ces deux modes de pensée qui ont fait notre société moderne.

    L'utilitarisme, il faut le penser comme bonheur. Il faut penser les activités humaines, les relations ente les individus, l'action de l'État comme devant organiser le plus grand bonheur pour tous.
    "C'est le souci de bien-être de la société qui doit l'emporter sur toute autre organisation" Adam Smith
    C'est à cettte aune-là que doit se faire la règlementation publique et ses ajustements individuels ou collectifs entraînant d'ailleurs le fameux "la liberté des uns..."

    Le libéralisme "de droit naturel" (qu'importe d'ailleurs cette l'origine de cetet nature): ces droits à l'époque (et qui évoluent encore aujourd'hui, qui s'ajoutent) sont la liberté, l'égalité, la sûreté, la propriété... L'Etat doit donc organiser la société pour garantir du mieux possible ces droits. Souvent nombre de droits sont considérés comme naturels par des raissonnements par analogie qui se tiennent raisonnablement.

    Aucun de ces penseurs, ne considère que le rôle de l'État doit se réduire aux fameuses fonctions dites régaliennes. Les pères du libéralisme sont pour une une action mesurée de l'État en fonciton du but recherché (utilitarisme ou garantie des droits naturels.)
    Dans le livre (avec de multiples citations) sont d'ailleurs présentés plusieurs débats à l'époque sur le rôle de l'État vis à vis de l'enseignement, des aides publiques, esclavage...

    Ce mythe de la "main invisible", qui organiserait au mieux la société, tant vendu aujourd'hui (expression d'Adam Smith au départ) pour justifier abusivement la libéralisation des entreprises publiques n'a pas le sens totaliste qu'on veut lui faire dire.

    Les néolibéraux (début XXè siècle) ont commencé à s'extraire de la rigueur de la pensée de leurs maîtres. Ils ont pris, selon ce qui les arrangeait, soit de l'utilitarisme, soit du droit naturel pour justifier leur pensée. La liberté devenant leur credo.
    "Je crois que Celui qui a organisé l'univers matériel n'a pas détourné son regard des arrangements du monde social. Je crois qu'Il a combiné et créé un mouvement harmonieux dans les individus libres autant que dans les molécules inertes." Frédéric Bastiat
    Analogie, faisant intervenir le Créateur, justifiant alors que l'État doit intervenir le moins possible...

    Donc, bon, après cette lecture, je me sens un peu plus à même de porter la critique de façon un peu plus rationnelle. Il faut donc éviter d'utiliser le terme libéralisme et utiliser plutôt de façon rigoureuse celui de néolibéralisme.

    Il est aussi intéressant de pouvoir penser l'action publique en maîtrisant -un peu- les grands courants (utilitarisme et droit naturel) philosophiques qui ont fait notre société.

    [y'en a qui ont lu ou qui s'y connaissent un peu?]

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