• Pierre Bourdieu - Contre-feux

    Pierre Bourdieu - Contre-feux

    Le livre date de 1998. Ce n'est pas un essai de sociologie, mais une compilation de textes écrits entre 1995 et 1998. Quand je m'en suis rendu compte, j'ai redouté que ce ne soit plus très pertinent, car trop lié à l'actualité de l'époque.

    Pierre Bourdieu, du haut de sa stature d'"intellectuel" essaie dans ces petits textes d'éclairer les mouvements sociaux de l'époque (Grève de 1995, mouvements des chômeurs) et également d'apporter des clefs de lecture (néo-libéralisme, médias, précarité.
    Le livre date de 1998 et il est pourtant rudement d'actualité. C'est effroyablement d'actualité. La lecture de ces textes nous font vraiemnt considérer à quel point, nonn seulement les discours politiques liés au fameux TINA (There Is No Alternative) du néo-libéralisme n'ont pas changé, mais qu'ils sont encore plus aujourd'hui implantés dans les discours dominants.

    À l'époque, il identifie nombre de maux encore valables aujourd'hui. (qu'est-ce que 20 ans d'ailleurs?):

    • La précarisation qui docilise les individus
    • les médias qui sous couvert de réactivité et de discours tautologique sur ce que veut le public (et ce que veulent les annonceurs), ont abandonné toute éthique éducative au profit du divertissement
    • la mondialisation qui s'organise comme une grande promotion "scientifique" (OMC, OCDE) du monde en tant qu'échanges ou mise en compétition des modèles sociaux.
    • L'individualisation qui détruit les systèmes engageant les solidarités (syndicats, entreprises publiques, famille)
    • les discours où les inversions de sens par les médias dominants tendent à discréditer tout "conservatisme" social (conserver son confort de vie) au profit d'un "progrès" que portent les réformes.
    • ...

    Bourdieu ne parle pas de la consommation comme horizon illusoire, ni de l'écologie (critiques plus récentes?).

    Certes la critique n'est pas nouvelle, Bourdieu à l'apoque n'était pas le premier, mais qui aujourd'hui, du haut de son statut d'intellectuel essaie de faire de la pédagogie?
    Les quelques auto-proclamés intellectuels aujourd'hui ne sont que les passe-plat de l'évidence économicratique. La figure de l'intellectuel dégagé des contraintes du pouvoir (économique ou politique) est-elle illusoire? La critique/action dispersée réussira-t-elle là où les intellectuels de gauche ont échoué? (Je ne sais, le changement doit être porté par un grand nombre et plusieurs fois Bourdieu dit qu'il faut "croire" dans la capacité du peuple à s'émanciper.)

    Rien de bien nouveau sous le soleil, si ce n'est un constat un peu déprimant que le néo-libéralisme a gagné la bataille ces 20 dernières années surtout quand on met face à face les grèves de 1995 et celles d'aujourd'hui.

    [y'en a qui l'ont lu?]

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