Spontanément, je n'aurais pas lu Autant en emporte le vent. Il aura fallu une édition (1939) reliée par mon grand-père pour que je m'y attelle.

Et c'est une belle surprise. Le roman mérite son succès. Et je crois (mais il faut que je le revois) que l'adaptation cinématographique est assez fidèle.

Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais mais j'ai été emmené tout au long du roman et ce grâce à plusieurs lignes de forces. il y a la trame historique bien sûr, le passage d'une époque (d'un temps idéal, une sorte d' in illo tempore) à une autre révélant les forces et les faiblesses des individus confrontés au souffle de l'Histoire. Mais il y a aussi le choix de Margaret Mitchell de dresser des personnages peu sympathiques. On s'y attache évidememment mais tout en gardant dans un coin de sa tête que décidément ils ne font pas les bons choix, que leur personnalité complexe, colérique, dure ne les rend pas sympathiques. Scarlett et son pendant Rhett, figures féminine et masculine, sont des personnalités fortes à l'alchimie explosive.

Margaret Mitchell réussit ce tour de force de dresser un tableau, une bascule en dessinant des personnages forts et complexes, à la limite parfois de l'antipathie. Et pourtant, cela fonctionne. Cela fonctionne certainement parce que ce roman est construit. Rien n'est laissé au hasard. Des personnages, des caractéristiques, des événements ne prennent leur sens que 600 pages plus loin. (Quand on sait qu'elle a mis 10 ans à l'écrire...)

Un grand roman, puissant, dense, qui sait alterner les pauses et les reprises avec des dialogues dynamiques et  des personnages qui évoluent au milieu d'une tempête historique.