• Michel Houellebecq - La possibilité d'une île

    Michel Houellebecq - La possibilité d'une île

    Même si l'on fait abstraction de l'image médiatique de l'auteur (un peu répugnant, teint maladif) et du clivage un peu primaire sur la scène politique et médiatique de ses écrits, je ne suis pas bien sûr de comprendre Houellebecq. Ce qui me semble sûr c'est que c'est un auteur qui dit des choses sur notre époque. (et pas dans un style flamboyant d'ailleurs)

    Dans ce roman, comme dans d'autres, son personnage principal est un être de son temps, symbole d'une forme de décadence (égoïsme, cynisme), il y a des scènes pornographiques (genre obligé chez l'auteur, comme un air du temps),des êtres malheureux lancés au milieu d'événements, de mouvements qui les dépassent, témoins d'une culture, d'une époque. Ce ne sont pas des agents, ce sont plutôt des patients.

    Ici, le personnage principal (un des trois narrateurs, les deux autres sont des sortes de clones du futur) est un comique méchant qui se moque de tout, qui fait fortune en provocations racistes, phallocratiques, misogynes, dans une sorte "d'esprit canal" décomplexé. Il se retrouve à un moment donné impliqué, sans vraiment le vouloir dans une secte qui comme d'autres religions promet l'éternité mais sous couvert de science et qui deviendra elle-même religion.

    Au milieu de tout cela, il va rencontrer deux femmes, une qui saura aimer sans aimer le sexe et une qui aimera le sexe sans savoir aimer. et lui au milieu de tout cela sera malheureux, en quête d'un idéal inexistant. C'est cela qui est étonnant: le personnage, Daniel (d'ailleurs les chapitres sont titrés de manière très biblique tel Daniel1, 25) aurait aimé rencontrer une sorte d'idéal féminin lui correspondant. Mais ce qui transparaît, c'est finalement la tragédie masculine (Houellebecq?).

    Les clones du futur (Daniel24 et 25) sont des néo-humains qui survivent sur une terre post-apocalyptique. Les êtres humains sont redevenus des bêtes sauvages. Les néo-humains, vivent de photosynthèse et cherchent à la lecture des mémoires de leur personnage-origine à se comprendre (corps et esprit)
    À la fin, on assiste à une sorte d'abandon de cette quête vaine car Daniel 25 va quitter son poste de solitude, et tenter dans une forme concrétisation à s'oublier jusqu'à la mort. La quête de l'éternité étant vaine.

    Alors bon, c'est assez déprimant, c'est pathétique. L'écriture est toujours très simple (à part des références à quelques philosophes et l'apparition au milieu de nulle part du terme d'"aporie). Peut-être que c'est cela l'air du temps de Houellebecq, c'est une sorte de tragique, de la compréhension, de la vanité des ressorts humains. Le cynisme étant là pour servir de voile pudique à sa propre désillusion. D'ailleurs, si Daniel pleurera (par incompréhension de la situation) une des séparations, ce sera surtout son chien (dans le présent comme dans le futur) qui le bouleversera.

    [Y'en a qui l'ont lu?]

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