Acheté presque au hasard à Mémoranda sur le nom de l'auteur. Pour me faire une idée. Ce qui est amusant, c'est que j'ai découvert qu'il avait travaillé avec Frans de Waal et connu les mêmes singes)

Le livre est inégal et ne vaut -à mon sens- que pour la partie centrale.

Dans la permière partie Pascal Picq expose les moeurs de beaucoup d'espèces de singes en faisant des comparaisons (lourdingues)  avec les partis politiques ou les hommes et femmes politiques de 2011, date de parution du livre. Cela manque de substance, n'est pas satiriste qui veut.

La troisième partie est elle un fourre-tout, on y trouve de petites analyses de l'image du singe dans les fables de La Fontaine, des références à des mythes asiatiques ayant des singes pour protagonistes.

Ce qui est intéressant, c'est la deuxième partie qui concerne "la politique" et "les origines de la politique". Si certains ont lu certains comptes-rendus, ces derniers savent que les grands singes font de la politique (négociation, réconciliation, meurtre, autoritarisme, domination, luttes de pouvoir...) tout comme nous, car nous partageons avec eux toutes nos capacités à des degrés divers (sauf le langage dans sa complexité).
Il liste l'ensemble de ces capacités et donne quelques exemples parmi ceux étudiés soit en captivité soit en liberté. Il compare même certains commortements à des événements politiques récents. C'est assez amusant.
La thèse étant bien sûr que nous "apes" parmi les "apes" (nous n'avons pas d'équivalent en français si ce n'est "grand singe") fonctionnons sur les mêmes bases cognitives. Et c'est là que cela devient intéressant parce que Pascal Picq répond à une question que je me posais à savoir : "à quand une sociologie basée sur les gènes?" David m'avait dit que ça existait certainement. Et il avait raison. Cela s'appelle la sociobiologie.
Celle-ci date des années 70/80 et a été assez décriée parce que l'exptrême droite a pu y voir une certaine justification de leur idéologie et a été décriée de l'autre bord parce que fondant d'après eux un rejet de l'environnement social.
Or il n'en est rien. Je laisse la parole à l'auteur:
"Les théories idéalistes persistent dans une erreur épistémologique fondamentale en confondant contrainte  et déterminisme, d'où leur hostilité envers l'histoiri et l'environnement. Le rejet viscéral de la sociobiologie - perçue comme caricaturale pour mieux la fustiger, exactement comme le font les créationnistes envers les théories de l'évolution postdarwiniennes - réside dansl a coryance de l'affirmation d'un déterminisme génétique du comportement. Or, nous l'avons vu, c'est autrement plus complexe, et je renvoie aux différences entre les chimpanzées et les hommes alors qu"ils partagent un patrimoine génétique quasi identique"
En France, La sociobiologie n'a pas l'air d'avoir pris. C'est dommage. Parce que je pense que c'est lorsque l'homme (instruit) pourra se voir dans son cadre contraint, qu'il pourra réellement penser son action et voir les mécanismes sous-jacents aux prises de pouvoir, de relation aux autres, pour ensuite se déterminer lui-même. Et ce cadre est un cadre génétique, biologique (domination, alliances, contraintes...) L'homme ne sera libre que lorsqu'il aura conscience de son fonctionnement, loin des utopies.

La conclusion se porte bien sûr sur Aristote, (c'est toujours bien de faire référence à Aristote. Il faudrait que j'essaie de lfaire pour voir les réactions. Le truc c'est que je ne l'ai pas lu...) reprenant sa définition de l'homme qui serait un animal politique, faisant donc de la politique le propre de l'homme. Vous aurez donc compris qu'il avait tort.

La science, parce que réfutable, prend toujours le pas sur la philosphie et les idéologies.

[y'en a qui l'ont lu?]