Le titre correspond à la dernière phrase de l'ouvrage.

Comme à son habitude, Svetlana Alexievitch recueille des témoignages. Cette fois-ci, elle décide de se pencher sur les Ukrainiens et les Biélorusses qui ont été aux premières loges de cette catastrophe industrielle. Pour les Français, 1986, Tchernobyl, c'est surtout cette histoire de nuage qui s'arrête aux frontières ou l'occasion de diaboliser l'industrie nucléaire. Aujourd'hui, ce qui prédomine, c'est -je pense- la série que je n'ai pas vue et un imaginaire post-apocalyptique qui transparaît à travers la couverture: l'innocence (la poupée) abandonnée à la poussière.

Svetlana sait interroger les hommes et les femmes, réécrire les témoignages pour en faire des monologues touchants, poignants, emprunts d'une tristesse souvent profonde. A travers ces témoignages, elle peut repréciser la vie de ceux qui ont vécu directement l'explosion et les conséquences: femmes de pompiers, de travailleurs appelés au nettoyage du site, femmes enceintes, témoins des tumeurs, et des morts précoces.

Très beau livre.