• Frans de Waal - L'âge de l'empathie

    Frans de Waal - L'âge de l'empathie

    Frans de Waal, c'est un gentil. Et d'ailleurs, on l'aime bien ici ou encore .

    Après l'agression de Lorenz, Waal va a contratio étudier l'empathie. Esprit du temps? Nouvelle grille de lecture?

    "Obsedés par ce que nous jugeons nouveau et important pour notre espèc - la pensée abstraite, la conscience, la moral - nous négligeons les bases. Je ne cherche pas à minimiser ce qui est exclusivement humain, mais si nous voulons comprendre un jour comment nous en sommes arrivés là, commençons par réfléchir de bas en haut. Au lieu de contempler les pics de civilisation, il nous faut en érudier les contreforts. Les pics étincellent au soleil, mais c'est dans les contreforts que nous trouvons la plsu grande partie de ce qui nous mobilise, y compris les émotions troubles et confuses qui nous incitent à gâter nos enfants"

    De ces contreforts, c'est l'empathie que choisit Waal d'étudier. Il s'oppose bien sûr, une nouvelle fois au "darwinisme social" tant développé dans les milieu libéral, darwinisme mal digéré qui mettait sous l'autorité de Darwin l'égoîsme d'une classe dirigeante. Or, si l'égoïsme (tout comme l'agressivité) est effectivment importante pour notre survie, l'empathie et ce qui en découle (la sympathie, l'atruisme, l'entre-aide) sont aussi un des ferments de notre espèce. C'est amusant de constater qu'il n'a d'ailleurs aucun scrupule pà parler de "nature humaine".
    Il raconte d'ailleurs une rencontre avec Dawkins.

    L'empathie, c'est cette capacité qu'ont les humains de s'identifier aux autres. A partir de là, on peut deviner l'intention de l'autre, son humeur, s'y ajuster, agir en conséquence... (Tout cela est lié aux neurones miroir) Or, cette capacité n'est pas propre aux humains. Elle se rencontre chez les grands singes, chez certains petits singes en certaines circonstances, chez les éléphants, chez les corvidés ou encore les dauphins et les baleines. On le trouve également chez les souris. C'st une capacité largement partagée dans les règne animal (bon, pas chez les insectes jusqu'à preuve du contraire)
    Il existe des cas d'empathie interespèces. L'empathie, c'est aussi ce qui nous fait ouvrir la bouche aux enfants quand on le fait devant eux, c'est ce qui entraîne la transmission des baillements.

    Sur la "diffférence entre les animaux et les hommse de Waal développe encore sa métaphore de la plage:
    "Qu'il s'agisse d'empathie ou de reconnaissance de soi, les lignes de démarcation entre les espèces restent intactes, bien que un peu plus floues qu'il n'y paraït à première vue. C'est toujrous la même histoire. Nous commençons à par poser l'existence de frontières bien nettes, comme entre les humai,s et les grands singes et les les petits singes, mais nous avons affaire en réalité à des châteaux de sable qui perdent beaucoup de leur structurequand la marée des connaissances les submerge. Ils se transforment en monticules sans cesse plus creusés, jusqu'au moment où nous en revenons au point où la théorie de l'évolution nous conduit invariablement: une plage en pente douce. Je susi convaincu que l'hupothèse de coémergence nous offre des indices utiles sur le degré d'inclinaison de la pente,  mais je ne serais pas étonné qu'elle se révèle être une obsession temporaire. Un déferlement de nouvelles études, non seulement sur les petits singes, mais sur les oiseaux à gros cerveaux et sur les canidés, explore aujourd'hui la prise de perspective, le réconfort et la reconnaissance de soi dans un miroir. Les vagues n'en opèrent que de plus belle leur action de nivellement."

    La comémergence, ce sont des capacités qui émergent plus ou moins en même temps et qui font alors montre de capacités similaires (et que l'on retrouve chez plusieurs animaux).

    La sympathie (à ne pas confondre), découle de l'empathie, c'est ce qui entraîne les comportements qui visent à dimiuer les situations difficiles.

    Il est étonnant de constater qu'il semble exister une différence sexuelle dans l'empathie. Si l'empathie semble partagée de façon plus ou moins semblable chez l'homme et la femme, dans une situation où on assiste à une scène difficile pour quelqu'un qui a triché ou nous a fait du mal, les femmes s'identifient à cette cette personne éprouvant alors de la douleur, alors que les hommes dans une situation similaire éprouvent tout autre chose: du plaisir à voir un ennemi souffrir. Le principe de compétition semble aussi réduire chez l'homme sa capacité à éprouver de la sympathie.

    L'empathie est variable selon certains critères, proximité avec le regard de l'autre, sentiment familial ou de groupe. Il est toujours intéressant de connaître nos motivations sociobiologiques pour penser l'actualité finalement. Argumenter la haine de l'autre, de l'étranger, comprendre la xénophobie à partir de nos fonctions premières me semble être la première des choses pour rassurer et faire finalement de la métacognition...

    Intéressant aussi est le chapitre sur la justice. Il ya sentiment de justice ou d'injustice s'il y a empathie. Il faut de l'empathie pour pouvoir juger de l'équilibre ou du déséquilibre d'une récompense par exemple. 

    Et puis, quelle leçon tirer de tout cela? Frans de Waal est un européen qui a travaillé principalement aux Etats-Unis. Il connaît donc les deux cultures: celle relativement égalitaire de l'Europe et celle plus libérale faisait la part belle à ceratines réussites mais délaissant les plus pauvres. Il remarque bien sûr que ce sont les sociétés les plus égalitaires qui sont les plus heureuses. Il demande donc que l'empathie soit le terreau pour une société moins injuste:

    "Il n'est pas aisé de définir par quelle méthodes l'instaurer en observant des communautés animales, ni même des sociétés humaines de petites dimensions. Nous vivons dans un monde infiniment plus vaste et plus complexe. Nous devons compter sur notre intellect bien développé pour déterminer un équilibre entre l'intérêt individuel et l'intérêt collectif à cette échelle. Mais nous disposons d'un outil qui enrichit considérablement notre réfléxion. Il a été sélectionné au fil du temps- autrement dit, il a été testé encore et toujours en fonction de sa valeur de survie[...]
    Toute société trouvera son compte à exploiter cete capacité innée."

    [Y'en a qui l'ont lu?]

    « SésidesGeorges Duby - L'An Mil »

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :