En cette période "d'ensauvagement", de questionnement autour de délits, d'augmentation possible des meurtres cette année, il me revient en mémoire une discussion que j'avais eu avec une amie autour du film "la jupe" qui était sorti il y a une petite vingtaine d'année. Je prétendais -calmement - à l'époque que le film stigmatisait (il est possible que j'ai même usé de ce mot) les jeunes d'origine africaine.

Aujourd'hui, à coup sûr, je ne porterais pas le même jugement. J'ai vieilli, j'ai lu, observé, changé et il est certain que si je me retrouvais dans une position similaire, je n'aurais pas le même discours: il serait peut-être question de la représentation, et peur-être aussi de la culture, de certaines cultures qui, plus que d'autres, entraînent des comportements qui nous paraissent inadaptés. Et bien sûr tout comme statistique ne vaut pas prédiction, culture ne vaut pas détermination.

On peut retrouver aussi des préoccupations similaires chez Maurice Berger dans cet article.

En gros, la culture peut-elle être vectrice de comportements délictueux et pourquoi? Peut-on sortir d'un discours constructiviste autour de la ghettoïsation ou de la paupérisation des populations?

Et Hugues Lagrange à rebours d'un discours dominant décortique les facteurs. Il en déduit que certaines populations provenant du Maghreb ou de l'Afrique sahélienne sont, corrélations esquivées, plus propices à commettre des crimes et des délits. Je vous laisse lire l'ouvrage si vous souhaitez vous confronter à l'analyse de l'auteur.

Quant aux solutions, selon lui, il faudrait proposer des modèles autres à ces jeunes, quitte à promouvoir une politique de discrimination positive afin de développer une élite issue de l'immigration.

Une interview de l'auteur à propos de son ouvrage qui date de 2010.

Sur médiapart, bien sûr, alors que l'auteur essaie d' d'analyser et de proposer des solutions mesurées, on ne trouve que des critiques négatives ici ou là.

De toutes les manières, si une certaine partie de la gauche réussit un jour (ce qui ferait plaisir à une certaine partie de la droite) à légaliser les statistiques ethniques, il faudra bien en faire quelque chose si jamais certaines tendances se font sentir. Mais j'imagine que chaque camp en tirera les conclusions qui l' arrangent.