• Sénanque toujours


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  • Richard Dawkins - Pour en finir avec Dieu

     

    Scientifique britannique, Richard Dawkins est un évolutionniste. Darwin est pour lui la référence pour comprendre l'homme et ses caractéristiques.
    Le fait qu'il soit anglo-saxon est important car il est un farouche opposant aux créationnistes qui sont une pensée qui tend à dominer l'Amérique dans son ensemble.

    Il s'attache dans ce livre à réfuter Dieu. Le propos est ambitieux mais nécessaire.

    Ce qui me semble très intéressant pour comprendre le radicalisme de sa critique, c'est qu'il refuse d'accorder à la religion son statut particulier dans l'esprit de notre siècle. On peut dire pis que pendre du communisme, du nazisme, voire de n'importe quel régime politique. Par contre dire que le religion est un viol de l'esprit (par exemple) entraîne une réprobation quasi-unanime. Il est impossible de critiquer la religion sans passer pour un extrêmiste. Il d'ailleurs singulier parfois de croiser des propos, lorsqu'on parle de laïcité qui tendent à critiquer ceux qui la prônent, qui disent que la laïcité est une nouvelle religion.
    La phrase n'est pas de moi mais elle résume assez bien ce type de parallogisme: "la laïcité est la religion ce que la non-collection de timbres est un hobby."

    En gros, pourquoi respecter (sanctuariser) la religion qui pose l'abandon de la raison comme une vertu? (Parce que certains hommes en auraioent "besoin"? Quel cycnisme!)

    Pour Richard Dawkins, le coeur de son livre est le chapitre 4 qui démontre la quasi imporbabilité de dieu par des arguments scientifiques. Le propos est vital mais selon moi, ne réussira pas à convaincre les croyants malgré le raisonnement.
    Mais le livre ne se résume pas à ça, il y est question de: (dans le désordre)

    • l'éducation des enfants (il parle de viol de la pensée)
    • des contradictions fondamentales de la bible ou du coran. surtout de la Bible. Il dit que c'est la religion qu'il connaît le mieux.
    • de la morale qui est indépendante de la religion
    • de la religion comme conséquence indirecte de caractéristiques de l'ethos humain (nécessaire soumission à la parole de l'adulte pour transmettre les connaissances)
    • d'hypothèses de l'origine de la religion
    • la réfutation du créationnisme. (Sachant que l'Église Romaine a reconnu le big-bang)
    • la dispensabilité de la religion face à la mort et la place que devrait prendre la science face au vertige de l'univers. (la science est aussi une spiritualité)
    • le respect de l'histoire qui n'empêche pas le regard critique
    • la modération en religion est la porte ouverte à l'extrêmisme et doit donc être aussi combattue.
    • ...

     

    Le livre est lisible et dense. Certains lui reprocheront son "extrêmisme" mais pourquoi effectivement respecter une doctrine qui prône l'abandon de la raison au profit d'une croyance.

    Il manque un élément à mon goût. Dawkins parle peu de la loyauté envers la pensée du groupe qui entraîne la perpétuation des superstitions qui rejoindront dans le tombeau des croyances Zeus, Osiris, Bélénos et tous les autres.

    Mais effectivement l'irrespect de toute religion devrait être une base quand on en fait un animal politique. Cela devrait être le postulat de départ. Mais comment le faire sans blesser les interlocuteurs ou les amis? 

    À lire donc!


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  • Ramsay MacMullen - Christianisme et Paganisme du IVè au VIIIè siècle

     

    Ce livre fait partie d'une palanquée d'autres achetés à la libraie de l'abbaye de Sénanque.

     

    Nous vivons dans des connaissances partielles, fausses, parfois trompeuses surtout en ce qui concerne l'histoire qui met en jeu des forces multiples, que ce soient celles des hommes, des courants philosophiques, politiques et bien sûr religieux.
    Dans le cas présent, nous vivons entourés d'églises, de représentations iconophiles du Christ en croix et d'autres martyrs ou bien même d'une vierge méritante parce que vierge. Nous vivons donc au milieu de tout cela. Nous le vivons comme une normalité contemporaine, certes en perte de souffle, comme si la christianisation en France et en Europe avait été (toujours la téléologie) une mouvement inévitable, naturel voire nécessaire.

    Ce livre permet de déconstruire cette idée.

    L'Europe avant Constantin et Théodose était païenne. Le christianisme entre ces deux empereurs est passé de toléré à obligatoire en l'espace de 70 ans.
    Or, comment faire oublier à une population éloignée des villes ses pratiques multicentenaires et l'obliger à passer à un dieu unique, jaloux?
    Cela n'a pas été possible. Le sentiment religieux païen n'était pas le même que celui du chritianisme, exclusif. Le paganisme s'accordait bien avec une certaine idée du syncrétisme. Il s'accordait volontiers des dieux des autres, des cultes étrangers, ce que le christianisme ne pouvait supporter. C'était incompatible.

    Les croyants ne sont pas passés du culte des dieux, celtes, grecs, romains, égyptiens où les dieux étaient multiples, proches d'eux et de la terre à un culte où Dieu était transcendantal.
    L'église n'a pu y parvenir sans concessions. C'est ce que nous montre MAcMullen.
    L'église a dû à la fois procéder à des répressions, à des destructions de lieux de culte, à des menaces parfois et bien sûr à des assimilations. L'église a finalement dû transiger sur de multiples points (le culte d'idoles mineures qui sont devenus saints, une transformation de martyrs en saints (de mini-dieux) que les premiers conciles chrétiens refusaient. Mais comment faire autrement pour rallier à sa cause, à son développement une population qui désirait pouvoir communiquer avec la puissance divine. Il lui fallait des intercesseurs...

    MacMullen, dans ce livre (dont 2/5 de notes) montre encore davantage de concessions faites aux pratiques ancestrales de paëns, mais je ne peux pas toutes les citer...

    Ah au fait, une sainte Démétra, ça ne fait pas un peu païen?

    Un livre essentiel pour comprendre ce qu'est le christianisme et comment il s'est imposé en Europe.


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  • Bouh!


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  • Gargouilles de haut perchées

    Gargouilles de haut perchées

    Gargouilles de haut perchées


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